LE CHAUFFAGE AU BOIS, UNE ÉNERGIE RENOUVELABLE
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LE CHAUFFAGE AU BOIS, UNE ÉNERGIE RENOUVELABLE

Depuis plusieurs années déjà, le chauffage au bois a connu un développement en forte évolution.

CHALEUR DU FOYER

Dans l’imagerie collective, le chauffage par le bois, c’est la cheminée qui crépite dans le salon. C’est la chaleur des flammes qui attire les regards et qui donne un aspect chalereux au salon. Mais, si le bois est bien une des énergies de chauffage qui est en forte demande, l’heure n’est plus aux foyers ouverts qui laissent échapper la chaleur juste pour la beauté du spectacle. D’ailleurs, dans de très nombreuses communes, il n’est plus autorisé de faire un feu dans une cheminée à foyer ouvert qui libère des particules fines qui sont très polluantes et nocives, tant dans votre intérieur que pour l’air extérieur. A titre d’illustration, il faut savoir qu’un feu d’une heure et demi dans une cheminée à foyer ouvert pollue autant qu’une voiture qui roule au diesel pendant 1 000km.

FAITES DES ÉCONOMIES !

En changeant  son mode de chauffage, on peut réellement gagner de l’argent. Selon une étude de l’Adème (Agencede l’environnement et de la maitrise de l’énergie), passer du chauffage au fioul domestique au bois, dans une maison ancienne des années 70, peut faire économiser, en moyenne, 1 300€ par an pour un foyer de quatre personnes. Certes, il y a un coût d’installation, mais il sera vite amorti et il existe des aides pour franchir le pas.

En dépit de l’interdiction des cheminées à foyer ouvert, le chauffage au bois ne cesse de progresser dans notre pays comme dans toute l’Europe. De ce point de vue, les chiffres sont éloquents. Le marché des appareils de chauffage par le bois a progressé de plus de 34% en 2021 par rapport à 2020, selon l’Observatoire des Énergies renouvelables. A tel point que le bois est devenu la première source d’énergie renouvelable consommée en France. Il représente aujourd’hui 3,7% de la consommation d’énergie primaire dans notre pays et c’est un chiffre qui ne cesse de progresser. Aujourd’hui, selon le Mag Energie Positive, sept millions de foyer sont équipés d’un appareil de chauffage bois. Sans compter les 1,4 million de cheminées à foyer ouvert qui restent en fonction. Et il s’en vend environ 450 000 chaque année. Toujours selon la même source, le marché du bois en bûches suit la même courbe. Plus de 50 millions de stères de bois sont vendues chaque année en France.

UNE DÉMARCHE ÉCOLOGIQUE ET ÉCONOMIQUE

Il y a naturellement, de bonnes raisons à cet engouement. Et elles sont autant économiques qu’ écologiques. Economiques, d’abord: le bois reste le combustible  le moins cher sur marché, largement devant le fioul et le gaz naturel.  A noter que ces deux énergies fossiles sont désormais interdites dans les logements neufs. Et le comparatif est encore plus flatteur avec l’életricité. L’explosion actuelle des prix de l’énergie, qui n’épargne pas le bois, ne change rien à l’affaire.

Mais le bois est aussi, très nettement, l’énergie la plus écologique. D’abord, il s’agit d’une énergie renouvelable. Tant que l’on régénère la ressource à hauteur de ce que l’on prélève pour se chauffer, tout va bien. Ensuite, c’est une énergie qui ne produit que peu de gaz à effet de serre et qui est peu polluante, dans le cadre d’une utilisation à foyer fermé.

CHEMINÉE OU POÊLE À BOIS ?

La cheminée, c’est un élément très apprécié de la décoration traditionnelle. Le charme de la flamme, la chaleur du feu, tout cela renvoie une image de confort et de bien-être. La cheminée traditionnelle est conçue comme un élément à part entière de la maison. Matériaux, style, forme, tout est possible. Même si, comme on l’a déjà dit, la cheminée à foyer ouvert n’est pas une solution satisfaisante sur le plan énergétique. Aujourd’hui, donc, si l’on veut profiter d’un feu dans son intérieur, il faut ajouter un insert à sa cheminée si elle est déjà existante ou la concevoir en foyer fermé, si on l’installe soi-même. Pour une cheminée, il faut de la place car c’est un élément encombrant. Mais c’est un choix fort, de donner au feu une position centrale dans son salon.

Les poêles, quant à eux, sont devenus de vrais objets de décoration. Les constructeurs, qui ont compris que l’aspect esthétique était déterminant conçoivent des solutions, qui peuvent s’intégrer dans tous les intérieurs et convenir à tous les goûts. Le poêle est, globalement, moins encombrant que la cheminée. Il en existe même de très petits modèles, mais qui ne peuvent être envisagés que comme des chauffages d’appoint. Attention cependant, pour tout poêle, il y a un tuyau d’évacuation qui va forcément prendre de la place et avoir un effet sur l’aspect de votre pièce.

POÊLE À BOIS:

LES CRITÈRES POUR CHOISIR UN POÊLE À BOIS

DEUX CATÉGORIES DE POÊLE À BOIS

Pour un chauffage principal

Il y a d’abord les poêles qui peuvent être un mode de chauffage à part entière. La version la plus moderne, c’est celle des poêles à granulés, inégalables pour leur confort d’utilisation, leur autonomie, leur alimentation automatique, la régulation de la température et les possibilités de programmation. Ils affichent également un très bon rendement s’ils sont  bien réglés. Enfin, ils polluent vraiment peu, un autre de leurs gros atouts face aux poêles à buches.

En matière de poêles à bûches, pour un chauffage à part entière, c’est un poêle de masse qui convient, encore appelé poêle à accumulation ou à inertie. Lourd et massif, il marche à plein régime puis restitue lentement -jusqu’à 24 heures – la chaleur accumulée grâce à ses matériaux (faience, roche volcanique ou brique réfractaire). Son rendement est très élevé, il est peu polluant. Mais c’est un choix qui se fait à la construction ou en réhabilitation importante, car pour une bonne diffusion de la chaleur, il se place au centre du logement et à proximité de la cage d’escalier  si on veut chauffer l’étage.

Pour un chauffage d’appoint 

À l’exception des poêles de masse, les poêles à buches peuvent difficilement chauffer tout un logement. Ils sont utiles en complément de chauffage ou en remplacement d’un vieil appareil. Mais leur puissance doit tout juste correspondre aux besoins habituels, surtout pas plus. Les poêles à bûches sont en effet des appareils très polluants quand ils fonctionnenent au ralenti. Ils deviennent alors de gros pourvoyeurs de particules fines, le polluant de l’air extérieur le plus toxique pour la santé.

TROIS CRITÈRES DE CHOIX

Rendement minimal de 75%

Pour être éligible au label Flamme verte 7 étoiles, un poêle à bûches doit avoir un rendement minimal de 75%. Bien que les tests qui évaluent les appareils pour l’obtention du label ne soient pas du tout représentatifs de leur fonctionnement dans “la vraie vie”, à domicile, il vaut mieux opter pour un appareil au rendement élevé. Plus il est haut, moins l’appareil consomme de bois. Impossible cependant d’en faire son mode de chauffage principal. L’autonomie se limite à quelques heures, il faut le recharger manuellement pour maintenir le feu, et il est incapable de garantir une température à peu près identique dans les pièces voisines: la chaleur du poêle à bûches se diffuse mal aux autres pièces.

.. Calculer les besoins de la pièce

Pour éviter la surchauffe dans une pièce et des écarts de température importants avec le reste du logement, la puissance du poêle à bûches doit être calée sur les besoins de la pièce, jamais sur ceux de la maison. “C’est une règle à suivre impérativement, explique Nicolas Marie, conseiller à l’espace Info Énergie de l’association Biomasse Normandie. Si le poêle est plus puissant, on a 25 ou 30° C dans la pièce à vivre et à peine 17° à côté: c’est invivable, les gens cessent de l’utiliser ou ils le font marcher au ralenti en fermant les arrivées d’air.”

Pour un bon rendement un fonctionnement en pleine puissance

Pour un rendement correct, le poêle à bûches doit fonctionner à plein régime. Il ne faut jamais fermer les arrivées d’air pour qu’il chauffe moins, car ses performances se dégradent dès qu’il fonctionne au ralenti: son rendement chute, il consomme plus, il s’encrasse, le conduit d’évacution des fumées aussi, et les émissions de polluants explosent. Les rendement indiqués sur les appareils ne valent que pour un fonctionnement à pleine puissance, ils ne sont jamais testés à marche réduite.

POÊLE TRADITIONNEL, TURBO OU DOUBLE COMBUSTION ?

Les modèles traditionnels peuvent être oubliés, car ils n’atteignent pas le rendement minimal de 70% indispensable pour obtenir la crédit d’impôt. Afin d’atteindre ce rendement, il faut une arivée d’air secondaire qui permette de brûler les gaz résiduels de la combustion du bois au lieu de les évacuer directement par le conduit de fumée, comme le font les poêles classiques. Cette  deuxième phase  de combustion, appelée “postcombustion”, est d’ailleurs celle qui génère le plus de chaleur. Souvent, c’est la même prise d’air qui est répartie sur deux entrées différentes dans le poêle. Les poêles turbo et les poêles à doucble combustion fonctionnent sur ce principe.

Les poêles turbo disposent d’une seule chambre de combustion. L’entrée d’air secondaire qui permet de brûler les gaz se fait à mi-hauteur. Ces poêles montent assez vite en température, ce sont les plus rapides à réchauffer une pièce grâce à leur ventilateur.

Les poêles à double combustion comportent deux chambres de combustion distinctes. Celle de postcombustion se situe à l’arrière du foyer . Ce dispositif améliore le rendement, plus élevé que celui d’un poêle turbo.

Il ne faut pas confondre l’arrivée d’air dîte “vitre propre”, qui balaie la vitre pour lui éviter de noircir mais n’assure pas la post combustion, et celle des gaz imbrulés.

UTILISEZ LE BON BOIS

Utiliser du bois sec uniquement

Une fois débité en bûches, le bois doit passer 2 ans à l’abri dans un endroit bien ventilé où l’air circule, mais surtout pas sous une bâche en plastique, car en favorisant la condensation, elle redonne de l’humidité au bois.

Au coup d’oeil, le bois sec est fendillé, il ne comporte ni champignons ni moisissures. À l’oreille, il résonne quand on cogne deux bûches entre elles. Si le bruit est sourd, il est encore trop humide.

Les résineux ne conviennent pas

Les résineux sont à éviter, ils encrassent les conduits,

Les feuillus durs sont les bois les plus adaptés, à l’exception du chataîgner, qui éclate en brûlant. Le charme, le chêne, le hêtre, l’orme, le noyer conviennent parfaitement.

Les feuillus tendres comme le peuplier et le saule brûlent vite, il faut les réserver au démarrage du feu.

CONDUIT DE FUMÉES INDISPENSABLE

Pas de ventouse possible, le poêle à bûches exige un conduit de fumées, ce qui exclut de l’utiliser dans les maisons conçues en tout électrique sans conduit d’évacuation (ou alors, il faut prévoir des travaux).

LE LABEL FLAMME VERTE

Créé par les fabriquants d’appareils de chauffage au bois et par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le Label Flamme Verte porte sur le niveau de performance et les émissions de polluants. Ses exigences se sont renforcées depuis sa création en 2010. Désormais, les appareils doivent décrocher 6 ou 7 étoiles pour l’obtenir.

Les poêles à bûches 6 étoiles sont le minimum requis, ils ont un rendement d’au moins 75%, un taux de monoxyde de carbone de 0,15% et des émissions de particules fines à 50 mg de poussière maximum.

Les émissions de polluants sont encore réduites avec le poêle à bûches 7 étoiles, mais le rendement, lui, reste à 75%. Ceci dit, le Label Flamme Verte n’est pas fiable. “Les tests sont effectués selon les normes dans des conditions de référence bien particulières, relativement éloignées des conditions réelles de fonctionnement. Ils ne reflètent pas les conditions d’usage chez les particuliers”, souligne l’Ineris dans un rapport sur le chauffage au bois publié à l’automne 2018. S’ensuivent des rendements inférieurs à ceux qui sont annoncés et des émissions de polluants bien plus élevées.